43 ans auront été nécessaires pour réaliser les 79 kilomètres de l'A86. Cette grande odyssée des transports routiers franciliens vient de s'achever avec l'inauguration du dernier tronçon, dans les Hauts-de-Seine, samedi 8 janvier.
La finalisation de ce grand chantier doit amener à nous interroger sur ce que nous voulons faire de nos transports demain ; et tout particulièrement dans les secteurs les plus éloignés et souvent difficilement accessibles.
Pour ce qui concerne le sud77, quelques grands sujets sont en suspens :
- quand aurons-nous enfin des modes de transport en commun abordables et dignes : suppression des "petit gris" ? gares et trains accessibles aux personnes à mobilité réduite ? dessertes de proximité (rive droite de la Seine) ? mise en réseau intelligente des différents modes train-bus ? transport à la demande en zones rurales ?
- même si le "tout voiture" est largement dépassé, le réseau routier doit lui aussi être adapté : quand aurons-nous une liaison A6 - contournement Melun - A5 - A4 - Meaux ? quand les routes départementales (ex : D403, D39 etc) seront-elles enfin sécurisées ? quelle réflexion sur les traversées de la Seine ?
Il faut prendre garde qu'à nouveau l'ensemble des moyens ne soit pas concentré sur Paris et la petite couronne. L'un des outils essentiels de la politique des transports est le STIF (Syndicat des Transports en Île-de-France), dont le Président du Conseil général de Seine-et-Marne est "es qualité" Vice-président ; cette position doit être clairement utilisée au profit des seine-et-marnais et notamment de ceux qui sont aujourd'hui les plus défavorisés en vivant difficilement leur éloignement et parfois leur isolement, les habitants du sud du département.
Aujourd'hui, il suffit que le Conseil général décide de ne plus déneiger la D148 (Episy-Villemer>Lorrez) pour que tout un secteur soit paralysé, jusqu'aux bus de rammassage scolaire.
Le Département a besoin d'une vraie vision en la matière, qu'il n'a pas su développer ces dernières années. Il est temps de tourner la page de l'inaction et d'écrire celle de la prise de responsabilités, pour assurer aux sud seine-et-marnais une vraie offre de services en matière de mobilité, pour une qualité de vie enfin prise en compte.
La Seine et Marne est le parent pauvre des transports franciliens.
Nous nous trouvons sur la seule ligne de RER où l'on ose encore utiliser des "petits gris".
L'on peut s'estimer chanceux si l'on trouve une place assise sur le direct à partir de Melun. Une association s'est même crée il y a quelques années. La rénovation de la gare de Melun ne suffit pas à cacher la misère de notre situation.
Sur le contournement de Melun, je me montre plus réservé, la situation étant complexe et les responsabilités partagées, y compris au niveau local.
Une refonte des transports en commun est selon moi l'un des chantiers les plus urgents. La plupart d'entre nous ne peuvent acheter un logement aux portes de Paris, nous nous éloignons et sommes doublement sanctionnés par cette mauvaise qualité de transport.
Rédigé par : jlb | 15 janvier 2011 à 18:25
Je partage votre analyse.
Rédigé par : James | 16 janvier 2011 à 21:34