"Comme je suis besogneux et méthodique je fais ce que j'avais annoncé à Lyon (lors des "Ateliers" du Parti radical,ndlr)", a dit le patron des Radicaux à l'AFP, confirmant une information de presse sans autre commentaire sur la tenue de cette "réunion de travail" à huis clos qui, a-t-il ajouté, "n'a pas vocation à être médiatisée".
Lors d'un rassemblement centriste organisé début septembre à Lyon à son initiative, Jean-Louis Borloo, qui est aussi vice-président de l'UMP, avait appelé ses amis sociaux et libéraux du centre (issus des rangs de l'UDF) à travailler désormais "ensemble".
Officiellement le numéro deux du gouvernement veut rassembler "toutes les chapelles du centre" derrière un projet pour "la France de 202O", mais ses ambitions plus immédiates se portent sur la succession de François Fillon, selon plusieurs sources gouvernementales et à l'UMP.
Après le feuilleton sécuritaire de l'été, M. Borloo veut ainsi jouer "la carte d'un centrisme social" à Matignon dans la dernière ligne droite du quinquennat pour rallier l'électorat de centre-droit dont une partie avait rallié François Bayrou en 2007, explique un cadre du Parti radical.
L'arrivée du patron des Radicaux à Matignon permettrait ainsi à Nicolas Sarkozy de faire l'économie d'une candidature de centre-droit à ses côtés au premier tour de la présidentielle de 2012, et par là le risque d'un émiettement des candidatures à droite, selon cette source valoisienne.
Peu disert sur l'ordre du jour de la réunion de mercredi, le ministre de la Jeunesse Marc-Philippe Daubresse, proche de M. Borloo, a expliqué à l'AFP qu'elle avait pour seul objet de définir "les orientations qui doivent imprimer la fin du quinquennat".
M. Daubresse, également secrétaire général adjoint de l'UMP, y représentera les parlementaires centristes du parti présidentiel, conduits par le député Pierre Méhaignerie et la sénatrice Fabienne Kellel, a-t-il précisé.
L'entourage de Jean-Pierre Raffarin (vice-président de l'UMP) a précisé que l'ancien Premier ministre participerait à cette réunion.
Jean Arthuis (président de l'Alliance centriste) et Michel Mercier, ministre de l'Aménagement du Territoire et ex-président de l'Union centriste au Sénat, ont également été conviés mercredi à l'Hôtel de Roquelaure, selon M. Daubresse.
Le seul absent de la famille centriste sera le président du Nouveau centre (allié électoral de l'UMP) Hervé Morin qui avait déjà "manqué" la réunion de Lyon, précise un responsable UMP. Le ministre de la Défense, lui, se verrait bien incarner une candidature de centre-droit au côté de Nicolas Sarkozy en 2012.
Son lieutenant, le président exécutif du Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde qui avait rallié le rassemblement de M. Borloo à Lyon au début du mois, s'est excusé mercredi en invoquant "une réunion de quartier" dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis.
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