Il y a quelques jours, j'ai participé à une réunion avec Xavier Darcos, Ministre de l'éducation nationale, et des parlementaires franciliens, afin de faire un point sur la situation dans les lycées. L'académie de Créteil était plus particulièrement au cœur de la discussion.
Résumé
Evolution des effectifs des lycées :
En lycées, une baisse de 2773 élèves est attendue à la rentrée 2008.
A la dernière rentrée en septembre 2007, les effectifs des lycées de l'académie accusaient une baisse imprévue de 3100 élèves pour lesquels les moyens correspondants avaient été délégués.
Evolution des moyens d'enseignement de l'académie :
Ces constats et prévisions d'effectifs d'élèves ont entraîné pour la rentrée 2008 une baisse globale de 637 emplois sur un total de 30066 emplois délégués pour l'enseignement en lycées et collèges.
L'évolution des moyens reste proportionnellement supérieure à l'évolution des effectifs et le taux d'encadrement global académique augmente à la rentrée 2008 (= rapport entre le nombre d'heures d'enseignement hebdomadaire et le nombre d'élèves = H/E) : le H/E académique évolue de 1.706 (prévision rentrée 2007) à 1.730 (prévision rentrée 2008).
Dans ce cadre, l'évolution du taux d'encadrement des lycées évolue :
- pour les formations générales et technologiques : de 1.592 à 1.600
- pour les formations professionnelles : de 2.167 à 2.180
Evolution des heures supplémentaires (HSA = heures supplémentaires année) :
L'évolution des moyens de l'académie inclut une augmentation des taux d'heures supplémentaires dont les valeurs se rapprochent de celles de 1997 à 2000, soit en moyenne 12% d'heures supplémentaires dans les dotations horaires des lycées professionnels et 14.2% dans celles des lycées généraux et technologiques.
Merci pour ces informations.
Mais il paraît que depuis quelques semaines les lycéens ne sont pas contents et manifestent !
A vous lire on dirait que vous n'êtes pas au courant.
A vous lire tout est bien dans le meilleur des mondes.
A écouter les manifestants les mesures prévues seraient une catastrophe.
Lamentable dialogue de sourds avec d'un côté des politiques qui débitent leurs discours dans le vide, et de l'autre des manifestants qui hurlent leurs slogans dans le même vide.
Genre disques rayés.
Des fois il paraît qu'il y a des rencontres. Dans un ministère ou un obscur bureau, on ne sait pas. En tout cas il n'en sort jamais rien ou presque.
On se demande si ce n'est pas en fait pour jouer aux cartes.
Et ça dure pendant des semaines, souvent en cassant les pieds de centaines de milliers de personnes.
Tous les ans ou presque, des fois plusieurs fois par an.
Vous n'en avez pas un peu marre?
Pourtant en écoutant les uns et les autres, on se rend vite compte qu'il y a d'énormes incompréhensions et qu'un peu de communication ne ferait pas de mal.
Pourtant les politiques ont paraît-il d'excellents conseillers en communication.
En fait ce sont des conseillers en manipulation dont le travail consiste à faire avaler des couleuvres. Ils ont été formés pour cela, ils ne savent pas faire autre chose, ils n'imaginent même sans doute pas qu'on puisse faire autre chose.
Ils sont très forts pour construire d'excellents discours tirés au cordeau, à sens unique, avec les mots qu'il faut, quand il faut, répétés le nombre de fois qu'il faut, et des "débats" télévisés entre politiques (ou entre journalistes "experts" autoproclamés) bien préparés à l'avance dans les moindres détails jusqu'au mobilier avec au milieu l'éternel journaliste animateur qui veille à ce que tout se passe bien comme prévu.
Tout cela mène toujours au même dialogue de sourd, en fait à rien sinon le foutoir.
Va-t-il se trouver un jour quelqu'un pour se décider à casser cela et à ouvrir le dialogue publiquement ? A utiliser les services de vrais conseillers en communication et les moyens modernes ?
Xavier Darcos et les lycéens ne se comprennent pas ? eh bien qu'ils se donnent rendez-vous dans un studio d'une chaîne de télévision publique, et qu'ils débattent publiquement en direct un soir pendant une heure. Ou plus si nécessaire.
Ce serait le meilleur moyen de lever les incompréhensions.
A moins que cela ne fasse apparaître les manipulations (des deux côtés d'ailleurs) dont je parle plus haut.
Mais ça c'est pas bien, n'est-ce pas ? Vaut mieux laisser pourrir et essayer de tirer les ficelles de loin.
Je ne trouve pas cela digne d'une démocratie.
Rédigé par : Pimpin | 15 avril 2008 à 23:11
Vendredi dernier j'ai reçu une délégation de lycéens à leur demande ; la discussion nous a menés à la conclusion suivante : en fait, ils ne savent pas exactement ce qu'ils reprochent à l'Education nationale. Leurs revendications sont plutôt celles, par "procuration", de la corporation professorale qui n'a plus, aujourd'hui, le courage de manifester elle-même. Les jeunes, eux, sont tout simplement angoissés pour leur avenir, et sollicitent un meilleur accompagnement ; ne pourrait-on pas l'attendre des enseignants ?
Enfin, soyez assurés que ceux qui vous gouvernent (et je ne parle évidemment pas de moi, qui ne gouverne rien du tout !) n'ont pas comme seul objectif de faire tout régresser, y compris la vie démocratique de notre pays, selon la vielle théorie du complot, mais bien plutôt d'améliorer la qualité de service aux administrés tout en prenant autant que possible soin des finances publiques ; vaste programme.... Et je sais bien que la critique est facile...
Rédigé par : James | 16 avril 2008 à 12:28
Je sais bien que les revendications des lycéens sont floues, voire carrément à côté du sujet, et même provoquées par d'autres, c'est bien ce que je constate à chaque fois.
C'est bien pourquoi il me paraît indispensable dès le début des contestations d'informer correctement les gens sur les intentions du gouvernement et de répondre aux attaques dans un dialogue public à une heure de grande écoute dans un grand média avec les gens concernés.
Je ne comprends pas que les ministres concernés (qui se sont succédés depuis des années) ne soient pas capables de faire cette communication de base.
Je suis persuadé qu'ils sont plus enclins à essayer de manipuler les gens en douce qu'à faire de l'information.
En fait ils ont peur du dialogue public.
Il n'y a pas de théorie du complot (sauf peut-être pour ceux qui manipulent les lycéens comme vous le constatez vous-même), juste une mauvaise technique de gestion de ce genre de problème.
Les experts en communication ne cherchent pas à informer, ils cherchent les bonnes formules pour faire passer leur message sans dialogue et sans réaction négative des cibles.
C'est bien adapté à la publicité, dommage que ce soit appliqué à la politique.
Quant à la critique des élus à qui le peuple a délégué son pouvoir, cela fait partie du travail des électeurs dans une démocratie.
Rédigé par : Pimpin | 16 avril 2008 à 18:31