Le nombre d’autoentrepreneurs seine-et-marnais explose. Adopté par
les parlementaires il y a tout juste deux ans pour faciliter la
création de petites entreprises, le statut d’autoentrepreneur a pris
une ampleur insoupçonnée dans le département.
1 Quel est l’intérêt du statut?
Dédié aux entreprises individuelles, il offre des formalités de
création d’en- treprise allégées ainsi qu’un mode de calcul et de
paiement simplifié des cotisations et contributions sociales et de
l’impôt sur le revenu.
2 Combien d’auto- entrepreneurs?
En Seine-et-Marne, il s’est créé ces derniers mois largement plus d’autoentreprises que de sociétés classiques. La différence va même du simple au double pour le premier trimestre 2010 : 1229 entreprises ont été créées, contre 2459 autoentreprises (source Insee). Le nombre d’autoentreprises ne cesse d’augmenter.
« Nous assistons à un véritable phénomène de société, chacun tentant de créer son propre emploi, note Isabelle Viot-Bichon, directrice déléguée du travail en Seine-et-Marne. L’autoentreprise est très prisée des personnes qui perdent leur travail, mais il s’agit d’un pari total sur l’avenir. »
3 Quels sont les risques?
Impossible de savoir si le revenu des autoentrepreneurs leur permet de vivre. Et être autoentrepreneur suppose de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires annuel. Selon une étude nationale, seul un patron sur quatre déclare un chiffre d’affaires. En moyenne, le créateur de sa petite société toucherait 775 € net par mois. « Nous avons très peu de retour sur la qualité et la viabilité de l’emploi ainsi créé, regrette Isabelle Viot-Bichon. Mais il s’agit de toute façon d’une forme d’activité économique et c’est bon pour l’autoentrepreneur, qui se positionne en recherche d’intégration sociale et professionnelle. » Autre problème : la formation. Les spécialistes du monde du travail insistent : « Il ne faut pas se lancer comme ça, en quelques clics sur Internet ! Ça paraît simple au départ, mais les contraintes arrivent après. »
4 Quels sont les secteurs concernés ?
Les autoentreprises créées par les Seine-et-Marnais concernent principalement des services à la personne. Sur 420 organismes de service à la personne agréés à fin mai 2010, on compte désormais 95 autoentrepreneurs, spécialistes du ménage, des cours à domicile ou encore de la garde d’enfants. Autant de domaines dans lesquels l’autoentreprise peut être vue comme une concurrence déloyale par les entreprises classiques.
5 Une concurrence déloyale?
« Les autoentrepreneurs croient tous que, sans charge au départ, ils vont pouvoir prendre des parts de marché aux artisans, et cela crée une concurrence déloyale, regrette Jean-Pierre Paviot, responsable de l’antenne de Montereau-Fault-Yonne de la chambre de métiers du Sud Seine-et-Marne. Dans le bâtiment ou la coiffure, par exemple, on voit du salariat déguisé ou encore des employés qui font ça en plus, parfois carrément avec le matériel du patron. » Les services de l’inspection du travail et du contrôle de la concurrence veillent au grain, mais leurs moyens restent insuffisants.
6 Où se renseigner?
Sur le site www.lautoentrepreneur.fr. Vous pouvez aussi contacter la chambre de commerce et d’industrie, qui propose des formations, en appelant le 01.64.11.80.50 ou sur le site www.seineetmarne.cci.fr, ou bien contacter les chambres de métier de Meaux (01.60.25.19.19), Montereau (01.60.73.59.00), Melun (01.64.37.18.00) et Provins (01.64.00.03.40).
(LeParisien.fr)
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