PARIS, 10 juin 2010 (AFP) - Yves Jégo, ancien ministre du gouvernement
Fillon, s'est désolidarisé jeudi de Christine Boutin, au coeur d'une
polémique pour la rémunération d'une mission dont elle est chargée par
l'Elysée, en lui conseillant de "bien mesurer le mal" fait par ce type
d'affaires.
Interrogé sur Europe 1, M. Jégo, vice-président du Parti radical,
mouvement associé à l'UMP, a d'emblée affiché le montant de ses
rémunérations - "8.165 euros bruts par mois" - en tant que
député-maire, et souligné qu'il n'avait "pas été rémunéré" pour sa
mission "Made in France". "C'est une mission totalement bénévole",
a-t-il insisté.
A propos de Mme Boutin, M. Jégo a répondu : "Moi, je ne peux reprendre
que ce qu'elle dit : +Oui, c'est choquant+. Ca participe à ouvrir les
portes à une forme de démagogie qui laisse penser que les élus ne font
cela que pour leur intérêt personnel, qu'il n'y a que l'argent qui
n'est que le but de la politique. Cela donne une mauvaise image de ce
que nous faisons".
Dans une interview au Parisien, Mme Boutin a dit "comprendre" que sa
rémunération de 9.500 euros par mois pour une mission sur la
mondialisation puisse "choquer". Mais, elle l'a justifiée par "la loi".
"En son âme et conscience, il faut qu'elle mesure bien le mal que ce
genre de choses fait à la vie politique en général et qu'elle en tire
des conclusions", a poursuivi M. Jégo, ajoutant qu'il fallait qu'elle
ait "conscience de l'impact que cela a sur la vie politique, sur
l'image que cela donne des politiques".
M. Jégo a suggéré "la création d'un comité des rémunérations publiques
(...) d'une autorité indépendante qui puisse éviter ces dérapages".
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