Par Pierre ROCHICCIOLI
PARIS, 18 sept 2012 (AFP) - Jean-Louis Borloo jette mardi à l'occasion
des journées parlementaires centristes les fondations de son nouveau
parti, l'Union des démocrates et indépendants (UDI), qui entend occuper
le centre de l'échiquier politique.
Divisés depuis l'éclatement de l'UDF, les centristes (hors MoDem) et les
radicaux ont décidé de franchir le pas et de s'unir avec des
indépendants et des divers droite pour mieux peser dans la vie politique
française face aux deux blocs de gauche et de droite.
Après l'échec de l'Ares, confédération des centres avortée avant la
présidentielle, les initiateurs du nouveau mouvement espèrent cette fois
réussir leur greffe dans le paysage politique français, en tout cas
avant les municipales et européennes de 2014, leurs premiers objectifs
électoraux.
Grand artisan de ce rassemblement, Jean-Louis Borloo doit en présenter
mardi en fin de journée les grandes lignes, en clôture de la première
réunion symbolique à Paris depuis la fin de l'UDF des parlementaires des
deux groupes centristes, radicaux et divers-droite du Sénat (30
sénateurs) et de l'Assemblée nationale (29 députés).
Dans son pacte fondateur, l'UDI affirme vouloir réunir "les
indépendants, les familles centristes, les divers-droite et les tenants
d'une écologie responsable" dans une formation politique "indépendante",
"positionnée au centre droit" et partageant neuf priorités et des
valeurs communes.
Parmi ces priorités figurent la "refonte d'une Europe plus intégrée", un
allégement massif des charges sociales des entreprises, un "Etat plus
économe", une "décentralisation maîtrisée", une "réelle maîtrise des
comptes publics", une "révolution éducative" favorisant
"l'apprentissage" et "l'alternance" ou encore "la défense d'une écologie
responsable porteuse d'emplois durables".
Ces valeurs sont notamment le "respect de l'autre, l'écoute, le dialogue
et la tolérance" mais aussi la "responsabilité" individuelle et le
"mérite" ou la lutte contre "les lignes Maginot dans la société et les
territoires", sorte de contre-point au discours de campagne de Nicolas
Sarkozy faisant l'éloge des frontières.
Une philosophie que le nouveau parti entend inscrire également dans son
organisation qui se veut "démocratique" et "interactive".
Parti de plein exercice, l'UDI accueillera personnes physiques et
morales (partis, clubs, associations) avec une possibilité d'une double
appartenance (à plusieurs partis, ndlr) et fonctionnera sous le
principe: une personne égale une voix. Les adhérents seront pleinement
associés aux débats via internet.
Jusqu'au premier congrès statutaire prévu à la fin du printemps 2013,
une organisation provisoire sera mise en place sous la présidence de
Jean-Louis Borloo. Le parti devrait compter huit vice-présidents dont le
sénateur Jean Arthuis chargé du dossier européen et le député-maire de
Neuilly, Jean-Christophe Fromantin, qui a la mission de bâtir un projet
global dans les six mois.
Le député Jean-Christophe Lagarde et le secrétaire général du Parti
radical Laurent Hénart assumeront le secrétariat général, la mission de
porte-parole étant confiée aux députés NC, Philippe Vigier et Maurice
Leroy.
Parmi les autres personnalités, le patron du NC Hervé Morin présidera le
Conseil national du parti, l'ex-ministre Rama Yade, la commission
d'investiture et le député Yves Jego sera chargé de la mise en place
d'un "Shadow cabinet" (contre-gouvernement)
Le MoDem sera également représenté par Eric Azière, nommé directeur
général, le sénateur Jean-Marie Vanlerenberghe et par l'ancien poulain
de François Bayrou, Alain Dolium, nommé "délégué national démocratie et
nouvelles technologies".
La première réunion publique de l'UDI est prévue le 21 octobre à la
Mutualité à Paris après l'installation début octobre des fédérations
départementales du parti.
pr/sm/ehl
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