PARIS, 15 août 2011 (AFP) - Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, demande instamment, dans une lettre ouverte à Angela Merkel à paraître mardi dans Libération, que la France et l'Allemagne "arrivent à s'accorder sur une nouvelle gouvernance économique européenne".
Jugeant qu'il est "indispensable de doter l'Europe d'un fonds de lutte contre la spéculation sur les dettes souveraines", mais constatant que le FESF (Fonds européen de stabilisation financière) n'est pas "appuyé sur des financements nouveaux", Jean-Louis Borloo demande à la Chancelière allemande si son pays est "prêt à accélérer la mise en oeuvre en Europe" d'une taxe sur les transactions financières.
Cette taxe, ajoute-t-il, "comme je l'ai proposé", serait affectée pour partie au fonds de stabilisation qui permettrait d'"engager l'assainissement des comptes publics de chacun des pays d'Europe".
"D'autres décisions structurelles doivent être arrêtées le plus vite possible", souligne aussi le président du Parti radical, citant notamment l'interdiction définitive des ventes à découvert en Europe et la réglementation des hedge funds. L'Allemagne, presse-t-il, "est-elle prête à peser de tout son poids pour une mise en oeuvre effective des ces mesures dans un délai très court ?"
"Cette crise, dit-il encore, doit nous permettre de travailler en commun à la refondation du projet européen", en "tournant le dos à la financiarisation de l'économie au profit d'une nouvelle politique industrielle commune".
"A nous de faire une analyse (...) de la politique européenne de la concurrence et de sa politique commerciale (...) et de mettre enfin en place une taxe carbone, ou a minima, un mécanisme d'inclusion carbone aux frontières de l'Europe. L'Allemagne y est-elle prête ?", demande-t-il.
"Si la France et l'Allemagne arrivent à s'accorder sur une nouvelle gouvernance économique européenne, sur un calendrier précis de mise en oeuvre d'une taxe sur les transactions financières, sur l'interdiction des ventes à découvert, la régulation des hedge funds et des paradis fiscaux, l'encadrement des effets de levier et l'étanchéité des activités de dépôt et d'investissement, alors nous aurons fait un pas historique vers un nouvel ordre économique et social", conclut Jean Louis Borloo.
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