Valérie Pécresse et Yves Jégo le martèlent depuis plusieurs mois : la croissance doit se faire verte, avec à la clé création d'emplois nouveaux et besoin de formations nouvelles elles aussi. L'AFP a fait son enquête, qui donne raison à cette projection :
PARIS, 27 janvier 2010 (AFP) - Onze filières professionnelles ont identifié les perspectives d'emplois verts et les besoins en formation pour y répondre, qui seront présentés jeudi à La Défense devant la conférence nationale des métiers de la croissance verte.
- AGRICULTURE ET FORETS: 2 millions d'emplois aujourd'hui, pourrait en générer près de 90.000 supplémentaires d'ici à 2020 (directs et indirects) dans l'agriculture biologique, l'approvisionnement de proximité, l'expertise et le conseil.
La gestion de la nature à elle seule (espaces remarquables et biodiversité ordinaire) compterait pour près de 5.000 emplois. "Un chiffre à majorer de 5% en tenant compte des besoins de l'Outre-mer".
- AUTOMOBILE: concerne plus d'un million de personnes. "Les perspectives sont relativement complexes à établir", selon les experts, car la filière "globalement en sureffectif" va connaître une mutation technologique: véhicules moins polluants, hybrides, électriques "dont on ne sait pas encore quelle part sera produite en France.
S'ajoute une inconnue supplémentaire "sur le coût du carburant dans les années à venir".
- BATIMENT: 4 millions de professionnels à ce jour. Le Grenelle de l'environnement devrait générer la création ou le maintien de 314.000 emplois d'ici 2020: bâtiments basse consommation et rénovation énergétique des logements. Les exigences de performance énergétique créeront de nouveaux métiers de mesure et de diagnostic, et de nouveaux emplois liés aux énergies renouvelables "pour lesquels on peut craindre que la capacité d'adaptation des diplômes ne suive pas toujours l'évolution des connaissances et des méthodes".
- ENERGIES RENOUVELABLES: déjà en progression de 90.000 emplois en 2006, pour atteindre 260.000 temps-plein en 2009. Le secteur est tiré vers le haut par le photovoltaïque et les pompes à chaleur. Selon le syndicat des énergies renouvelables (SER), 200.000 emplois pourraient être créés d'ici 2020.
Mais "les compétences manquent dans certains domaines". Rien que sur l'éolien, il faudra former 1.500 techniciens de maintenance en 10 ans.
- TRANSPORTS: le périmètre retenu concerne 1,5 million d'emplois (sans compter la logistique). La réalisation des infrastructures ferroviaires en créerait 80.000 d'ici 2020; les 50 projets de tramway urbain de la loi Grenelle, au minimum 5.000 pour la gestion des réseaux, et la construction du canal Seine nord, près de 9.000 en comptant les zones logistiques.
- EAU, ASSAINISSEMENT, DECHETS: 340.000 emplois actuellement. Il faut prévoir 220.000 recrutements en 2015 dont plus de 70.000 nécessitant une formation spécifique. Le rapporteur note le déficit de diplômes sur le recyclage.
L'Outre-mer, particulièrement en retard dans ces domaines (manque d'infrastructures) devra couvrir des "besoins préventifs et curatifs" pour réparer les dégâts.
- BIODIVERSITE ET SERVICES ECOLOGIQUES: pour faire face aux enjeux de l'érosion de la biodiversité, le rapporteur estime nécessaire de doubler les effectifs, de 20.000 à 40.000 en 2020. Il juge "urgent d'identifier le nombre d'emplois susceptibles d'être détruits par la non prise en compte des services rendus" par la nature.
"Le recrutement de jeunes diplômés en écologie devra être encouragés dans les grandes entreprises".
ach/bp/phb
Commentaires