'était le der des der... Le dernier "poilu" français est décédé mercredi au Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne. L'Elysée a annoncé à la mi-journée la mort de Lazare Ponticelli à l'âge de 110 ans. "J'exprime aujourd'hui la profonde émotion et l'infinie tristesse de l'ensemble de la nation alors que disparaît Lazare Ponticelli, dernier survivant des combattants français de la Première guerre mondiale", a fait savoir Nicolas Sarkozy dans un communiqué. "Lazare Ponticelli a été tout au long de sa vie un semeur d'espoir qui refusait la fatalité. Alors que ses amis lui demandaient de se reposer, il répétait inlassablement : 'Non, il faut que les jeunes sachent'", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Hervé Morin.
Né en 1897 à Bettola, une petite commune italienne, Lazare Ponticelli tenait à témoigner aussi longtemps que possible des combats qu'il avait vécus comme engagé volontaire dans la Légion étrangère alors qu'il n'avait que 16 ans depuis sa maison du Kremlin-Bicêtre. "Les premiers poilus qui sont tombés ont droit à autant d'honneur que moi qui suis le dernier", disait l'ancien combattant.
Après la mort de Louis de Cazenave, l'avant-dernier poilu le 20 janvier dernier, le secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants avait annoncé qu'un hommage était en préparation pour célébrer la mémoire de ces combattants de la Première guerre mondiale. Il prendra la forme d'une messe puis d'une cérémonie militaire, lundi aux Invalides . L'hommage national sera célébré "en présence des plus hautes autorités de l'Etat" dont le président de la République mais aussi de la Légion étrangère, à laquelle avait appartenu Lazare Ponticelli, et de soldats vêtus d'uniformes de poilus", a précisé le secrétariat d'Etat aux anciens combattants.
Lazare Ponticelli avait d'abord dit qu'il refusait cet hommage national avant de l'accepter parce qu'il "souhaitait qu'à travers lui, cet hommage national soit rendu à l'ensemble des combattants de la Première guerre mondiale". 8,5 millions de soldats français sont morts pendant la Grande guerre, celle qui devait être "la der des ders".