"Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch'tis". Un tissu d'une insondable bêtise, mêlant la haine au mépris : le déploiement d'une banderole aux relents nauséabonds dans une tribune du Stade de France, samedi soir lors de la finale de la Coupe de la Ligue, a suscité une grande indignation. L'enquête pour "provocation à la haine ou à la violence" ouverte aujourd'hui pour retrouver les auteurs et porteurs de la banderole injurieuse est désormais confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dépendant de la préfecture de police de Paris. Les saisies des bandes des systèmes vidéo installés au Stade de France ayant été opérées, le parquet confie à la BRDP le soin de les "exploiter", ainsi que les vidéos tournées par des chaînes de télévision, demandées à ces chaînes sur réquisition du procureur de la République. Les enquêteurs disposent également de "morceaux" de la banderole, qui ont été confiés à la police technique et scientifique.
Présent au Stade de France lors du match PSG-Lens en question, Nicolas Sarkozy a déclaré dans un communiqué ce matin avoir été "le témoin consterné du déploiement d'une banderole haineuse". Et le président de la République d'affirmer : "Je souhaite que ce type de comportement inadmissible ait les suites qu'il mérite, et je suivrai avec une particulière attention l'évolution de cette enquête."
Pour sa part, le MRAP a exprimé dans un communiqué son dégoût et sa colère "devant la provocation perpétrée par des supporters du Paris Saint-Germain [...] qui ont déployé une banderole au message xénophobe, méprisant et insultant". Il y a "une urgence absolue et immédiate à nettoyer le sport de la haine, de l'intolérance, de la violence et du racisme, ce qui exige, au-delà des discours, de casser les logiques d'impunité relatives à l'absence de sanctions effectives à la hauteur des forfaits proférés".
Un message partagé par Bernard Laporte, Secrétaire d'Etat aux sports, qui a condamné "les agissements inadmissibles de quelques supporters". Il a également demandé "la plus grande fermeté", tout en insistant sur le "dispositif d'interdiction administrative de stade encore insuffisamment appliqué en France".
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