"Il est sans doute déja en train de faire danser les étoiles" ; avec ces mots, l'ancien danseur étoile Patrick Dupond nous rappelle que Maurice Béjart, décédé cette nuit à l'âge de 80 ans, sera toujours à la danse, quelque part, fut-ce au ciel.
Le chorégraphe du "Boléro" de Ravel (1960) disait ne pas craindre la mort car "elle est une certitude". "Je crois que l'on meurt toujours à temps (...) Le temps est compté différemment pour chacun, mais on meurt à temps", avait-il déclaré.
Le créateur de quelque 140 chorégraphies a suivi quotidiennement jusqu'à son hospitalisation les activités de sa compagnie. Il surveillait en particulier l'avancement du "Tour du Monde en 80 minutes", dont la présentation était annoncée pour le 20 décembre à Lausanne en première mondiale. Le spectacle devait ensuite partir à Paris en février 2008, puis en tournée mondiale.
Avec des mises en scènes parfois extravagantes, Maurice Béjart a emporté l'adhésion du public et l'a familiarisé, non sans mal, à la danse contemporaine comme à la musique concrète.Dénonçant rapidement un art "coupé des masses", Maurice Béjart a innové avec "Symphonie pour un homme seul" (1955), sur la musique d'avant-garde de Pierre Henry et Pierre Schaeffer. "On m'avait dit : 'vous allez faire fuir les gens'", se souvenait Maurice Béjart...
Il disait ne pas avoir "eu honte de faire beaucoup de mauvais ballets". "Sur la quantité, on jette, il n'y en a pas beaucoup qui sont bons, peut-être cinq ou six choses qui ne sont pas trop mauvaises", expliquait-il.
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