Quand on parle de "faire des réformes", il s'âgit en fait d'adapter notre mode de vie à notre environnement qui, lui, évolue inexorablement. Vouloir vivre demain comme il était possible de le faire hier n'est pas possible et tous (ou presque) s'en accordent ; par contre, le bas blesse quand il s'âgit de modifier ce qui va toucher à nos petites vies privées.
Nos dirigeants politiques se sont d'ailleurs à peu près tous cassés les dents sur les réformes qu'ils souhaitaient engager ; bonnes ou mauvaises, il se sont fatalement heurtés aux intérêts particuliers bien encrés dans un néo-conservatisme à caractère social.
Ironie de l'histoire donc, et parce que la sphère du politique se déplace, le conservatisme devient un socle de la gauche française quand la modernité est défendue par la droite.
La réforme des régimes spéciaux, puisque le sujet est d'actualité, en est l'illustration criante. Parce qu'il ne faudrait en rien aménager des privilèges qui n'ont plus lieu et dont, surtout, nous n'avons plus les moyens, tout un système social de retraite devrait être mis à mal ? Ne nous leurons pas ! Si nous ne sommes pas en capacité de réformer aujourd'hui, nous condamnons le système pour demain !
"Cette réforme je m'y suis engagée, nous la ferons", a déclaré le
président Nicolas Sarkozy lors d'un point de presse à Lisbonne en marge
du Conseil européen. "J'ai toujours dit que nous avions des
priorités sur lesquelles nous ne pouvions pas céder mais qu'il y avait
matière à négocier", a-t-il ajouté.
Voilà qui nous laisse un peu d'espoir sur la détermination de l'exécutif à faire avancer les choses. Les déclarations d'Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF, tendent d'ailleurs à un peu d'optimisme puisqu'elle déclarait vendredi : "Les cheminots savent bien que la réforme est inéluctable, elle est
incontournable. Mais il y a un deuil à faire parce que les vies vont
changer".
Alors je me prends à rêver que nous allons moderniser la France....